Les tests cognitifs basés sur une application sont efficaces pour détecter la démence frontotemporale chez les personnes les plus à risque.
Une application pour smartphone pourrait aider à détecter une cause majeure de démence précoce chez les personnes présentant un risque élevé de la développer, selon certaines données.
Les scientifiques ont démontré que les tests cognitifs effectués à l’aide d’une application pour smartphone sont au moins aussi sensibles pour détecter les signes précoces de démence frontotemporale chez les personnes ayant une prédisposition génétique à cette affection que les évaluations médicales effectuées dans les cliniques.
La démence frontotemporale est une maladie neurologique qui se manifeste souvent au milieu de la vie. La partie du cerveau responsable de compétences telles que la capacité à planifier et à hiérarchiser les tâches, à filtrer les distractions et à contrôler les impulsions, rétrécit au fur et à mesure que la maladie progresse.
Environ un tiers de ces cas ont une cause génétique, mais la recherche sur cette maladie a été entravée par des problèmes de diagnostic précoce et par la difficulté de suivre la réaction des patients à des traitements qui peuvent n’être efficaces qu’aux premiers stades de la maladie.
« La plupart des patients atteints de démence frontotemporale sont diagnostiqués relativement tard dans la maladie, parce qu’ils sont jeunes et que leurs symptômes sont confondus avec des troubles psychiatriques », a déclaré l’auteur principal de l’étude, le professeur Adam Boxer, de l’université de Californie à San Francisco.
Les smartphones suscitent déjà de l’intérêt en tant qu’outil de diagnostic et d’évaluation des maladies d’Alzheimer, de Parkinson et de Huntington. Pour étudier leur utilité dans la démence frontotemporale, M. Boxer et ses collègues ont collaboré avec l’entreprise américaine de logiciels Datacubed Health pour mettre au point une application capable d’enregistrer la parole des personnes pendant qu’elles se livrent à plusieurs tests cognitifs, y compris des évaluations des fonctions exécutives.
« Nous avons également créé des tests de marche, d’équilibre et de ralentissement des mouvements, ainsi que différents aspects du langage », explique le Dr Adam Staffaroni, neuropsychologue clinicien à l’université de Californie à San Francisco et premier auteur de l’étude.
Ils ont testé l’application sur 360 adultes présentant un risque génétique élevé de développer une démence frontotemporale, dont certains n’avaient pas encore développé de symptômes évidents.
La recherche, publiée dans JAMA Network Open, a révélé que l’application pouvait détecter avec précision la démence chez ces personnes, et qu’elle pourrait même être plus sensible aux premiers stades de la maladie que les évaluations neuropsychologiques de référence qui sont habituellement effectuées dans les cliniques.
Bien qu’il ne soit pas prévu dans l’immédiat de mettre l’application à la disposition du public, M. Staffaroni a déclaré qu’elle pourrait contribuer à renforcer la recherche sur la maladie.
Plus de 30 essais cliniques de ce type sont en cours ou en préparation, y compris des essais de thérapies qui pourraient aider à ralentir la progression de la maladie chez certains porteurs de gènes. « L’un des principaux obstacles a été le manque de mesures des résultats qui peuvent être facilement collectées et qui sont sensibles aux effets du traitement à des stades précoces de la maladie.
Les évaluations fréquentes en personne sont également contraignantes pour les patients, les soignants et les cliniciens. « Nous espérons que les évaluations par smartphone faciliteront les nouveaux essais de thérapies prometteuses », a déclaré M. Staffaroni.
« À terme, l’application pourrait être utilisée pour surveiller les effets du traitement, remplaçant ainsi de nombreuses ou la plupart des visites en personne sur les sites d’essais cliniques.
Source: https://shorturl.at/irxY2
Pour plus d’articles: blog.nabady.ma
