Une nouvelle étude internationale menée par l’université technologique de Nanyang à Singapour a cherché à comprendre les perceptions des professionnels de la santé asiatiques sur l’utilisation de l’IA dans les soins de santé.
Résultats
Les chercheurs ont interrogé 165 gastro-entérologues et chirurgiens gastro-intestinaux de Singapour, de Chine, de Hong Kong et de Taïwan. Ils leur ont soumis un questionnaire leur demandant d’évaluer leur degré d’accord avec des énoncés visant à mesurer leur confiance, leur acceptation et leur perception des risques liés à l’utilisation de l’IA en gastro-entérologie. Le questionnaire présentait trois scénarios différents d’application de l’IA : la détection, la caractérisation et l’intervention.
Selon les résultats publiés dans la revue scientifique JMIR (Journal of Medical Internet Research) AI, environ huit personnes interrogées sur dix ont déclaré accepter et faire confiance à l’utilisation de l’IA pour diagnostiquer et évaluer les polypes colorectaux. Environ 70 % ont déclaré accepter et faire confiance aux outils assistés par l’IA pour l’ablation des polypes, tandis qu’environ 80 % ont déclaré accepter et faire confiance à l’IA pour la caractérisation des polypes.
Bien qu’aucune différence n’ait été constatée dans les niveaux d’acceptation entre les cabinets publics et privés, ainsi qu’entre les grands hôpitaux et les petits groupes de praticiens, les années d’expérience peuvent être un indicateur de la confiance dans l’IA, notent les chercheurs. L’enquête a révélé que les gastro-entérologues ayant moins de dix ans d’expérience clinique percevaient plus de risques dans l’utilisation d’outils alimentés par l’IA que leurs homologues plus expérimentés.
« Le fait que les gastro-entérologues seniors aient une plus grande expérience clinique dans la gestion des polypes colorectaux peut avoir donné à ces cliniciens une plus grande confiance dans leur expertise et leur pratique médicales, générant ainsi une plus grande confiance dans l’exercice de la discrétion clinique lorsque de nouvelles technologies sont introduites », a expliqué Joseph Sung, professeur à la NTU et l’un des co-auteurs de l’étude.
Le professeur Sung pense également que les jeunes médecins gastro-entérologues trouvent probablement l’IA risquée, étant donné leur manque de confiance dans son utilisation pour des procédures invasives, telles que l’ablation de polypes.
Une tendance plus large
Wilson Goh, professeur adjoint à l’école de médecine NTU Lee Kong Chian, qui a dirigé l’étude, a déclaré qu’ils s’étaient concentrés sur les spécialistes en gastro-entérologie en raison de leur « utilisation intensive du diagnostic par imagerie et de l’intervention chirurgicale ou endoscopique ».
La disponibilité croissante d’outils, de logiciels et de systèmes d’aide à la décision alimentés par l’IA pour le diagnostic et le traitement des troubles gastro-intestinaux dans toute l’Asie en est la preuve.
Les entreprises japonaises AI Medical Service (AIM) et NEC sont des développeurs connus d’IA pour le diagnostic endoscopique. AIM collabore actuellement avec la faculté de médecine de l’université de Stanford pour vérifier son produit. La startup chinoise Wision AI propose également un logiciel de détection des polypes par IA, appelé EndoScreener, qui bénéficie du marquage CE.
Par ailleurs, des universités et des hôpitaux asiatiques, dont l’université chinoise de Hong Kong, l’université thaïlandaise de Chulalongkorn et l’hôpital universitaire national de Singapour, ont mis au point des systèmes endoscopiques pilotés par l’IA pour faciliter la détection, le diagnostic et l’ablation des lésions gastro-intestinales cancéreuses.
Source : https://www.mobihealthnews.com/news/asia/asian-gastro-docs-generally-trust-and-accept-ai-survey
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